Toute toute première fois...
Pour la première fois de ma vie, cet été je… je… je travaille ! Et si, c’est possible !
Et d’ailleurs c’est assez marrant d’être vendeuse-metteuse-en-rayon-balayeuse dans une supérette. Avé le collègueu, on se refile le compte 57 qui nous tape tous les jours le même refrain « j’ai été commerçant, je sais ce que c’est, hein », l’air vaguement complice mais qui veut surtout tout faire à notre place, mais MAL ! Y a aussi la reine d’Angleterre, 70 ans, tous les matins 2 Contrex et 1 Clan Campbell, alcoolique chic. Et puis « cheveux violets » qui dit tout le temps à mon collègue qu’il « ressemble tellement à Stéphane Guillon ! », genre t’as vu, je suis branchée France Inter-Canal +. Ok, il lui ressemble mais faut arrêter… Et celui avec qui on a parlé de la Bretagne, qui connaissait le village où j’ai grandi, snif. Et cet autre, 70 ans, trop gentil, qui m’a dit que sa grand-mère avait la même robe que moi mais qu’elle m’allait très bien ! (Vous savez, c’est le genre robe longue blanche avec un tout petit peu de dentelle, un peu gitane mais très… virginale !). Enfin…
Mais le quotidien, c’est ça :
- Bonjour Madame !
- Les tomates, vous les avez prises à l’intérieur ou à l’extérieur ? Et les pêches ?
- Si les pêches sont bonnes ?
Oh, je pense qu’elles sont dégueulasses et pas mûres, c’est pour ça qu’on les vend : ça attire vachement le client.
- Oui, Madame, ne vous inquiétez pas, je vous compte 3 € pour deux melons à 1,90€.
Vous savez vous n’êtes pas la première à en acheter, des melons en promo, ça fait 2h que je taffe, grognasse. Je sais que ça ne t’effleure pas l’esprit vu que tu t’es levée à 11h…
- En effet, il fait chaud aujourd’hui. Et hier alors…
D’un autre côté, c’est normal, on est en juillet et moi je suis pressée, y a la queue derrière toi alors ta gueule steuplé.
- Ah, excusez-moi, ça n’est pas de chez nous.
A l’avenir, quand t’achètes 50€ de courses chez le concurrent et que tu viens juste chercher 3 piles chez nous, essaie au moins de planquer tes précédents achats !
- Alors, ça fait 6,47€ s’il vous plaît.
- Voulez-vous un sac ?
Gnia gnia gnia… Pas besoin de dire « oui, je veux bien une poche ! », genre « ici, on dit poche, on dit pas sac ! ». Et bien moi, je vous emmerde avec le sourire et je dis SAC et PAIN AU CHOCOLAT et pas chocolatine de merde, là…
- Auriez-vous 7 ou 47 centimes ? Non, uniquement un billet de 100€ ? Non, non, ce n’est pas grave !
Putaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin, j’ai plus de billets de 20, fais chier !! Et merde, y me reste que dalle en 2 centimes… Je lui donne ses 3 € en pièces de 50 cents ou pas ? Allez ouais, elle a l’air relou et elle est pas aimable.
- Et voilà, Madame, 93,53€.
- Voulez-vous le ticket ?
Alors là, par pitié, évitez la blague «Off, non, c’est pas remboursé par la Sécu! ». Au bout de 10 fois par heure, j’ai envie de tous les étriper.
- Non, je ne pense pas avoir oublié 50 cents dans la monnaie.
De toutes façons, c’est la machine qui calcule ce qu’on doit rendre ! Et je te signale, grosse pute, que j’ai eu 15 au bac S de Maths, alors fuck !
- Bonne journée, Madame, Au revoir !
Et voilà, maintenant vous savez ce que pense la caissière (entre nous soit dit, plutôt peseuse-de-fruits/réclameuse-de-monnaie que « caissière ») derrière son sourire à toute épreuve : Vous la faites chiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiier ! Alors, au moins, soyez souriants, dites bonjour et merci, ça fait toujours plaisir…